mardi 13 octobre 2015

Comme Sand aimait Musset



 

 
Je te l'avoue, j'ai hâte que tu me
donnes ton cadeau, que tu me sur-
prennes dans tous les sens
du terme, comme tu me l'avais promis.
Je m'excite à l'idée de tenir ton pe-
tit présent, quand nous seront réu-
nis, entre mes mains empressées,
car tes cadeaux me ravissent toujours.
Je me rappelle la fois où
tu m'as offert ce joli collier;
je t'ai demandé de me le mettre
autour du coup. Mon émoi fut alors
bien profond. Toi aussi, tu fus impatient de me
voir le porter et tu posas sur mon cou un tendre
baiser. C'est alors que, fébrile, je t'ouvris mon
cœur. Tu pris ma main et m'emmenas au bal-
con. Enivrés, nous passâmes des heures à
converser. Puis nous sommes allés pic-
niquer à la belle étoile jusqu'au petit matin.
Ensuite, nous flânâmes longtemps dans le jardin.

Avant de nous quitter, tu me déclaras
en plongeant tes yeux amoureux dans les miens,
que j'étais ta seule, unique et éternelle
rose des champs qu'une légion d'abeille se dis-
pute et que ma simple présence te procurait du plaisir.

Depuis notre dernière rencontre, je ne cesse de
me rappeler tes mots. Ce sont les seuls à
me toucher. Alors, cette fois, je serai toute
belle pour toi. Tu adoreras sûrement ma te-
nue, car je sais très bien ce que tu aimes.
Je préparerai le dîner moi-même.
Ce sera tellement bon que tu en redemanderas.
Tu me liras les poèmes que tu as écris pour moi.
Tu me diras que tu es aux anges et que je
connais mieux que toute autre la tech-
nique pour rendre, littéralement, comblé un homme.
Alors, prends ton cadeau et viens me retrouver.
Dépêche-toi, j’ai faim de ta ver-
ve. Ne me dis pas que la patience est la vertu du sa-
ge! Toi aussi tu n’en peux plus d’attendre. Alors viens !

 (Ce texte est à relire en sautant une ligne)