vendredi 30 décembre 2016

Le suicide du soleil



Aux premières perles de brume,
Sur la route du crépuscule,
Je voudrais baiser le bitume
Suant comme suent tes oscules.

Sous la clarté des réverbères,
Goutte l'eau lambine du soir
Qui me rappelle tant, très chère,
L'eau de la chair que j'aime boire.

Sur cette route qui s'allonge,
Vers l'alcôve, et s'allonge encore,
Les soubresauts de mon cœur longent
Les longs miles jusqu'à ton corps.

Il me tarde de voir, ma brune,
Dans ton regard, firmament noir,
Les étoiles luire et la lune
Percer la nuit comme un fendoir.

Je te rejoins, ma belle dame,
Nous irons, sous ce ciel placide,
Voir le jour voyeur rendre l'âme,
Quand le soleil se suicide.

Nous fêterons la nuit qui tombe,
Le sacrifice du soleil,
Nos petites morts, sur sa tombe,
Chasserons des yeux le sommeil.

Nous veillerons, mon aphrodite,
Jusqu'au moment où l'astre mort,
Des cendres noires, ressuscite,
Tendant ses tentacules d'or.

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