lundi 24 juillet 2017

Entrelacs II




Tout débute par ça, un baiser retenu
Au cou abandonné à mes égarements
De mes dents affamées qui croquent dans le nu
Pour parler alors la langue des amants...


Elle se laisse ouvrir par ce cœur qui ronronne
Murmure au pore une exquise confession
Sable rouge étalé, bien chaud quand l'heure est bonne
À l'enfouissement doux de l'ascension

Nos lèvres s'agrippent, nos mains s'empoignent
En préparant les flux qui coulent en roucoulant
Nos morsures de feu demandent un peu de poigne
Pour ne point trop gémir sous le choc pénétrant
Ne pas trop...ne donner...qu'un cri soudainement
Si je m'enfonce en toi, et ressors un moment...


Je saurai, je saurai, te faire revenir
En moi je te ferai rentrer profondément
Et les cris, oh les cris, qu'on voudrait retenir
S'échapperont plus haut, plus fort seront nos chants
Et tu voudras, oh oui, tu voudras, immobile
Y rester un peu plus et puis quand tu t'éloignes
Tu voudras regoûter ce glissement habile
Qui te raidit encore et t'aspire et te soigne

Le long de tes cuisses dévalées par mes doigts
Le long de tes deux seins avalés par mes lèvres
Le long de tes yeux noirs éclairés par ta foi
En l'amour qui bouscule et qui grandit ma fièvre
Le long de ton sexe, je reviens à ton âme
Le long de la mienne, tu y chantes, ma femme, 


Ma fièvre est la tienne, quand dans l'emboîtement
Fébrile on fusionne, au long sentier humide
Dans nos allers-retours, la joie suinte et se tend
La joie c'est ta raideur comblant mon gouffre avide

Au fond de ton gouffre que je remplis de joie
Je goûte à tous tes cris, à tes mots qui s'envolent
Chauds, longs, doux, lents, puissants, tes mots qui me font roi
Rassemblent nos lèvres comme deux âmes folles


Encore une étreinte savoureuse  secousse
Encore un instant dérobé au destin
Rions lui bien au nez le temps que tu me trousses
Brandis à sa face l'immuable fil fin

Entre nous retenu, le fil des existences,
Qui s'allonge et s'étire et prolonge le lien,
Est un simple bonheur qui simplement s'avance
Entre ta chair secouée murmure un vent marin


D'océan tangueur ô délicieuse houle
Remue mon échine dans le bon mouvement
Tiens-moi bien par le fil lorsque ta langue roule
Dans ma bouche alanguie, mon coeur gît sous tes dents

Viens danser tout autour de mon fil enfoncé
Dans la houle et le bruit, dans la foule du lit
Foule de baisers fous s'y défoule froncée,
Dans le foncé coule des passions des cris


Crie-moi mon bel amour lorsque la nuit renonce
Quand le jour implacable étale ses longs bras
Crie-nous à chaque pore où ton encre s'enfonce
Verse-la dans ma chair, sur ma peau, sur nos draps


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